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22 juillet 2010
Aperçu des communiqués

Wydenpark à Studen : port romain en vue

Lors de fouilles préalables à la construction du lotissement du Wydenpark, à Studen, le Service archéologique du canton de Berne a découvert des vestiges de constructions massives en bois. Ces dernières corroborent la supposition selon laquelle un port romain aurait pu se trouver sur l’ancien lit de l’Aar.

Situé au centre de Studen (Seeland bernois) et utilisé jusqu’ici principalementà des fins agricoles, le secteur du Wydenpark accueillera prochainement un nouveau lotissement. Aussi le Service archéologique du canton de Berne réalise-t-il des fouilles de sauvetage sur ce site. Le Wydenpark se situe dans l’ancienne zone fluviale aux portes de l’ancien village romain de Petinesca. Une telle situation avait conduit le Service archéologiqueà réaliser des sondages au printemps 2009. Les sondages indiquaient que ce terrain d’environ un hectare avait fait l’objet d’un usage intensifà l’époque romaine. Ils englobaient l’ancien cours de l’Aar, longéà l’ouest par une digue et une voie romaine.

A l’occasion des fouilles actuelles, le Service archéologique a mis au jour une partie de la chaussée romaine, large de sept mètres, qui partait de Petinesca vers le nord-est. Les traces des chars sont par endroits encore visibles. Côté ouest, en direction de la plaine, un accotement stabilisé par endroits avec du gravier et un fossé d’une largeur totale de trois mètres suivent la route. La plaine voisine devaitêtre très utilisée en tant que lieu de transit et d’activité comme en témoignent les nombreux vestiges de poteries, métaux et os d’animaux retrouvés. Un banc de gravier légèrement surélevé accueillait même probablement un bâtiment, dont il ne reste cependant aucunélément,à l’exception d’un puits cerclé de bois et d’un important remblai.

Côté est, la chaussée n’est séparée de la digue que par le fossé. Le Service archéologique a découvert trois tombes romaines au pied de la digue tout près du fossé. Une de ces tombes porte des marques de feu, ce qui soulève encore quelquesénigmes.

La digueétait une surélévation artificielle des berges de la rivière, réalisée en pierres de taille calcaires et en gravier. Elle est encore conservée sur environ deux mètres de haut. Du côté de la route, la digue est soutenue par une construction massive faite de pieux et de poutres en chêneà l’arrière. Si une construction analogue devait apparaître du côté de la rivière, les archéologues seraient en présence d’un môle comme il en existe dans d’autres ports romains. La Service archéologique espère retrouver dans l’ancien lit de l’Aar, situéà l’époque trois bons mètres plus bas qu’aujourd’hui, et sur le côté de la digue tourné vers la rivière d’autres indices quantà une installation portuaire et des vestiges de la navigation fluviale romaine.

Les vestiges mis au jour jusqu’ici permettent de dater approximativement l’ensemble entre le IIe et la première moitié du IIIe siècle après J.-C. Une datation plus précise devraitêtre obtenue grâceà l’analyse dendrochronologique (méthode de datation par l'étude des anneaux de croissance des troncs d'arbres, notamment des chênes) des pieux et des poutres.

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